S Amdy Fall Narou Kawsara le 9ème Khalif :
« Alors que je marchais au Paradis, je suis arrivé à un fleuve dont les rives étaient en perles creuses. J’ai demandé : ‘Qu’est-ce que cela, ô Jibril?’ Il m’a répondu: ‘C’est Al-Kawthar, que ton Seigneur t’a donné.’ Sa terre est du musc pur. » Sahih Al Bukari
Il est des fils tissés avant même que les hommes n’en perçoivent la trame. Des héritages scellés dans l’invisible, attendant leur heure pour se révéler. Cheikh Ibrahima Fall, maître du temps et gardien du secret, connaît ces fils et sait, en chaque époque, lequel tirer du manteau du mystère. Lorsqu’il plonge la main dans l’étoffe de l’histoire, ce n’est jamais au hasard. Il en extirpe un nom, une mission, un destin déjà inscrit dans le grand Livre. Aujourd’hui, après un demi-siècle d’effacement et de service, la trame du destin se déploie. Serigne Amdy Moustapha Fall est appelé à son tour. Le 9ᵉ Khalif de Cheikh Ibrahima Fall.
Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des trajectoires écrites bien avant leur accomplissement. Rien ne survient trop tôt, rien n’arrive trop tard. Chaque événement s’inscrit dans l’ordonnancement parfait du temps, chaque nom porte un message, chaque héritage suit une route tracée par l’invisible. Cheikh Ibrahima Fall n’a jamais laissé l’histoire se faire au gré du vent, il a inscrit dans le temps des figures intemporelles, des héritiers taillés pour l’épreuve, des hommes dont la vie est un engagement absolu. Serigne Amdy Khady Fall en est un.
Serigne Amdy Khady n’a jamais revendiqué son héritage. En 1979, il fut désigné Khalif de son père, Chérif Assane Fall, lui-même 4ᵉ Khalif de Cheikh Ibrahima Fall entre 1975 et 1979. Puis, il s’effaça. Un demi-siècle de silence, d’humilité et de labeur. Il ne s’est jamais imposé, ne s’est jamais proclamé. Il a servi, dans l’ombre, façonnant chaque jour une œuvre invisible, mais éternelle.
Là où d’autres bâtissent des palais, il a bâti des Ngueureums . Là où certains recherchent les honneurs, il a choisi l’effacement. Il ne possède ni immeuble, ni fortune, ni bien terrestre. Sa richesse est ailleurs, dans les cœurs qu’il a nourris, dans les âmes qu’il a élevées, dans les actes qu’il a semés dans le vent du temps.
50 ans de Ndigueul. 50 ans de sacrifices. Une vie entière consacrée à l’obéissance et à l’abnégation. 50 ans à suivre la voix des anciens, à honorer la mission confiée, à faire de chaque pas un acte de soumission, de chaque jour un engagement .Cinquante ans à être témoin du dévouement, à comprendre que le voyage n’est pas seulement physique, mais aussi spirituel, que chaque pas vers Touba est un pas vers Dieu.
son nom Moustapha n’est pas anodin. Il est l’un des attributs du Prophète (PSL), un titre qui signifie “l’Élu”, “le Purifié”, celui que Dieu a distingué pour accomplir une mission. Porter ce nom, c’est endosser un destin où l’épreuve précède toujours l’élévation, où l’humilité ouvre la voie à la lumière, où l’abnégation est le seul chemin vers l’accomplissement. Serigne Amdy Moustapha Fall n’a jamais cherché à être vu, mais son nom était déjà une prophétie. Comme ceux qui l’ont porté avant lui, il incarne un choix divin, un appel silencieux qui traverse le temps.
Aujourd’hui, après 50 ans de service invisible, le voile se lève. Le 9ᵉ Khalif est révélé.
9, chiffre de l’aboutissement. 9, chiffre du renouveau. 9, chiffre du retour à l’essence. 9, miroir du cercle parfait, boucle qui se referme pour mieux s’ouvrir à l’infini. 9, dernier chiffre avant le recommencement, témoin des cycles cosmiques, sceau du mystère divin. Dans sa rotation infinie, il porte la trace de l’éternité. 9, chiffre du Wali, des élus de Dieu, de ceux dont la mission ne prend fin qu’avec le souffle du dernier jour. Le trône céleste repose sur quatre piliers, mais l’axe du temps danse autour du 9, car c’est là que se cache le secret du recommencement. Rien n’est fortuit. Tout est écrit. 50 ans après 1975, où son père fut Khalif, le cycle s’achève pour en ouvrir un autre. Le temps de l’épreuve laisse place au temps de la mission.
Aujourd’hui alors que les Baye Fall ont toujours avancé, la tête baissée sous le poids du travail, les mains dures comme la terre, les âmes flamboyantes d’amour. Ils ont sué, ils ont labouré, ils ont donné. Mais aujourd’hui, le labeur devient fontaine, l’effort devient source, la sueur devient eau pure.
Car Serigne Amdy Khady ,gardien du secret, héritier de la patience, ouvre les portes du Bassin de Kawsara ce Bassin dont le Prophète disait est « plus blanc que le lait, plus parfumé que le musc. Celui qui en boira n’aura plus jamais soif.”
Le fil du destin s’est déroulé, le manteau du temps s’est posé sur lui. Serigne Amdy Khady n’a jamais cherché la lumière. Aujourd’hui, elle l’illumine. Un cycle s’achève, un autre commence.
Ila dokho fi Janati Kawsara Fall.