Mots pour Maux : Les Dangers de la Langue du Professeur.
La langue, cet organe si petit en apparence, possède un pouvoir immense, capable de construire ou de détruire, de rapprocher ou d’éloigner. La tradition prophétique, riche en enseignements sur la maîtrise de soi, nous rappelle l’importance de veiller sur nos paroles. « Celui qui garantit ce qu’il a entre ses mâchoires, et ce qu’il a entre ses jambes, aura une place au paradis », nous enseigne le Prophète (salla Allahou ‘alayhi wa salam). Cette parole sage met en lumière l’importance de maîtriser son langage et ses actions.
L’épisode dit « O.D. » est une illustration tragique des dégâts que des paroles inconsidérées peuvent causer, surtout à l’ère des réseaux sociaux, où les mots circulent à une vitesse vertigineuse. Des « balivernes » diffusées lors de simples lives ont suffi pour déclencher une série de conséquences dévastatrices, non seulement pour les individus concernés, mais aussi pour la société dans son ensemble. Qui aurait pu imaginer que de telles paroles, peut-être prononcées à la légère, causeraient de si grands dommages ?
Le Coran, notre guide en toute situation, nous met en garde contre le surplus de paroles : « Il n’y a rien dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l’un d’eux ordonne la charité, une bonne action, ou une grande réconciliation entre les gens. Et quiconque le fait, cherchant l’agrément de Dieu, à celui-là Nous donnerons bientôt une récompense » (Sourate 4, verset 114). Ce verset nous invite à réfléchir sur la valeur de nos paroles et à éviter les discussions vaines qui ne mènent qu’à la discorde.
Serigne Touba, dans sa sagesse, soulignait l’importance de l’isolement et du Silence lorsqu’on sent que la société peut nuire à notre foi. Dans un monde où la parole est devenue une marchandise, jetée aux quatre vents sans égard aux conséquences, il est peut-être temps de redécouvrir le silence et la réflexion avant de parler. « Deux choses sont étranges nous rappelle les Sages : une parole sage d’un sot, acceptez-la; et une parole sotte venant d’un sage, pardonnez-la »
L’épisode O.D. doit nous rappeler que la langue est une arme à double tranchant. Le Prophète a dit : « La foi d’un serviteur n’acquiert la droiture que si son cœur est droit et le cœur ne peut acquérir la droiture que si la langue est droite. » De même, AbdAllah Ibn Mass’oud a souligné que nul organe n’a besoin d’être emprisonné plus que la langue, protégée déjà par deux obstacles naturels : les lèvres et les dents. Si l’on a besoin de deux mots pour exprimer une vérité, le troisième est souvent superflu.
Aujourd’hui, plus que jamais, il nous faut redoubler de vigilance. Les mots ont un poids, une résonance qui peut soit édifier, soit détruire. Jésus (‘aleyhi salam) enseignait : « Ne parlez jamais. » Et quand il lui fut répondu que cela était impossible, il ajouta : « Alors parlez pour dire du bien. » Abou Bakr (qu’Allah l’agrée), conscient des dangers de la parole, se contraignait au silence en plaçant une pierre dans sa bouche pour se rappeler de l’importance de maîtriser sa langue.
Il est temps que chacun prenne conscience des conséquences de ses paroles. La langue, lorsqu’elle est laissée libre, peut mener à des désastres. Comme le dit si bien le Prophète, « Les gens ne sont précipités sur leur nez en enfer qu’en raison de ce que leurs langues ont semé. »
Réfléchissons à nos paroles, pesons-les avec soin, et rappelons-nous que le silence, parfois, est plus précieux que n’importe quel discours.
« Goor sou mando day sori » dixit Cheikh Ibrahima Fall
Jubbal yene yi.. Jubanti Kaddu yi…